Voici une simulation qui démontre mathématiquement ce qui arrive dans le jeu 1 du jeu de la monnaie… comment des échanges se pratiquent dans une communauté…. et quel est le comportement gagnant.
C’est une excellente simulation du célèbre « Dilemme du prisonnier » de la « théorie des jeux » qui sert à étudier mathématiquement les équilibres économiques.
Qui gagne ?
Celui qui maximise son gain et son profit immédiat au détriment de l’autre ?
Celui qui collabore toujours et espère que ce soit réciproque.. ?
Celui qui commence par coopérer pour tester.. puis copie le comportement de l’autre joueur ?
Je ne vais pas spoiler…
… Mais la notion de pardon et d’erreur de communication est aussi importante….
Je te laisse regarder la chose… jouer avec les paramètres… et voir quel type de personnage gagne…
…. On en reparle dans les commentaires 🙂 (ou sur la discussion facebook en encadré ci-dessous…)
Donc le site pour expérimenter les différents comportements c’est par ici…. http://ncase.me/trust/
————— attention spoiler si tu veux jouer sans à priori ————–
Le système économique naturel
Dans le 1er jeu, on expérimente ce qui émerge quand il n’existe rien. On observe que c’est systématiquement le don. Le don dans une communauté de confiance. Si la confiance se rompt. Là on voit d’autres systèmes émerger.
Suivant les parties, c’est là qu’émerge la place de marché ou alors elle émerge au jeu suivant. Le Jeu de la Monnaie permet de comprendre comment se créer une économie de marché.
La fable du troc
Dans le second jeu, on expérimente le troc. Là c’est pour tester la version de l’histoire que les économistes aiment mettre en avant: « Tout commence avec le troc ». C’est bien ce que dit la brochure officielle de la Banque Nationale Suisse.
Est-ce que c’est vrai ?
Les gens qui ont joué au jeu de la monnaie vous dirons que l’expérience montre que c’est peut probable. Le troc n’a jamais fait système. C’est ce que Graeber nous explique. Aucun anthropologue n’a retrouvé de société basée sur le troc. Contrairement à des sociétés basée sur le don ou sur la monnaie « jeton-valeur ».
Graeber nous dit que c’est probablement Adam Smith qui a inventé la fable du troc.
Les économistes occultent aussi très souvent les 2 millénaires d’utilisation de comptabilité sur tablette d’argile, comme elle se pratiquait chez le sumériens. Ainsi que les bâtons de comptage qui étaient très courants au moyen âge (on s’en souvient avec « la taille » un impôt peu populaire), mais aussi jusqu’à beaucoup plus récemment. (le bâton de comptage est un moyen officiel de comptabilité dans le code civil français jusqu’en 2016 !)
Ainsi le Jeu de la Monnaie permet de découvrir l’origine des systèmes économique, d’expérimenter ce que l’on nous dit dans les livres d’économie et de déconstruire les croyances.
La monnaie dette et les impôts
Dans le jeu 3 du Jeu de la monnaie , nous expérimentons le système actuel de monnaie dette. Nous échangeons des reconnaissances de dette comme moyen de payement.
Les joueurs se font « prêter » de la monnaie pour jouer et ils doivent la rendre et payer les intérêts. Beaucoup de joueurs sont surpris de la violence des intérêts. Que ce soit des intérêts simples, ou pire, composés. Notre cerveau n’est pas fait pour comprendre les exponentielles !
Dans cette phase du jeu, on comprend pourquoi il y a besoin de la croissance. Pourquoi il y a des multinationales qui s’accaparent les ressources naturelles (Glencore 40% du cuivre dans le monde)
Chose étonnante, dans ce Jeu de la Monnaie dette on découvre que l’impôt est un ingrédient indispensable pour faire tourner le système monétaire. Sans un impôts qui « impose l’utilisation » de la monnaie dette. Les joueurs peuvent arrêter de participer au système et tout s’effondre.
Ainsi avec le Jeu de la Monnaie on déconstruit la croyance que les impôts ont été inventés pour financer des infrastructures communes et redistribuer les richesses par solidarités.
David Graeber explique bien l’origine des impôts dans son livre Dette 5000 ans d’histoire.